À Abidjan, les troupes de l'ONU et de l'armée française bombardent les bastions de Laurent Gbagbo

Les tirs à l'arme lourde ont repris ce mardi matin à Abidjan. Parmi les cibles : le palais présidentiel et la résidence du président. Hier, les Nations unies ont été épaulées par l'armée française. Les forces d'Alassane Ouattara sont également en mouvement depuis la mi-journée. L'offensive est lancée en direction des derniers bastions du président sortant.A suivre sur RFI, édition spéciale Côte d'Ivoire ce 5 avril de 6h à 7h TU (8h-9h à Paris) : cliquez ici.

Les hélicoptères MI 24 de l'Onuci ont frappé des camps militaires le 4 avril en fin d’après-midi dans un vacarme terrifiant selon des témoins dans la capitale économique.

 

Les hélicoptères de la force française Licorne se sont engagés de façon simultanée.
Les missiles ont visé le camp d'Agban et le camp Akuédo, qui abrite trois bataillons de l'armée ivoirienne. Des témoins joints par RFI dans le camp de Treichville ont fait état d'épaisses fumées noires dans le quartier de Treichville. Ils affirment que le camp de la garde républicaine a également été visé.

De très lourdes détonations ont été entendues par ailleurs dans le quartier du Plateau qui abrite le palais présidentiel, ainsi qu'à Cocody où se trouve la résidence du chef d'Etat sortant.

Mais à New York l'ONU affirme que ces deux sites n'ont pas été pris pour cibles. Les Nations unies affirment agir conformément à la résolution 1975 votée le 31 mars. C'est Ban Ki-moon qui avait demandé à Nicolas Sarkozy de prêter main forte à l'Onuci.

Dans un courrier daté du dimanche 3 avril, le secrétaire général des Nations unies affirme qu'il est urgent de lancer des opérations militaires pour mettre hors d'état de nuire les armes lourdes utilisées « contre les populations civiles et les casques bleus ».

Michel Bonnardeaux, porte parole d'Alain Leroy, secrétaire général adjoint chargé des opérations de maintien de la paix confirme cette position.

Une position également partagée par Bernard Valéro, le porte parole du ministère française des Affaires étrangères.

De son côté, Alain Toussaint, conseiller du président sortant Laurent Gbagbo vivant à Paris, a qualifié les frappes de cet après-midi d'actes illégaux et de tentatives d'assassinat. Il a en revanche affirmé que « les partisans de Laurent Gbagbo n'ont pas l'intention de s'en prendre aux Français ».

Pour Jacques Vergès, avocat de Laurent Gbagbo « la seule issue légitime, c'est une discussion. L'issue ce n'est pas le départ de Gbagbo». Il accuse plutôt Alassane Ouattara  d'opter pour la guerre civile avec le concours notamment de la France.

La France a décidé de regrouper ses ressortissants et assure la protection d'autres étrangers. Quelques 1 900 personnes sont actuellement à Port Bouet, le camp militaire français. Depuis hier, près de 500 personnes ont quitté la ville, direction le Sénégal ou le Togo. Par ailleurs, Paris se dit être mobilisé pour retrouver les quatre personnes enlevés le 4 avril par des « hommes armés » dans un hôtel d'Abdijan, deux Français, un Béninois et un Malaisien

Pour ceux qui restent, pour les Abidjannais qui n'ont pas d'autre choix que de rester, la vie quotidienne devient de plus en plus difficile. Lla nourriture et l'eau commencent à manquer dans certains quartiers. Comme en témoigne Adama, qui habite dans le quartier de Treichville.

 

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