Au milieu d’une ruelle poussiéreuse du centre-ville, dans une petite cour emplie de dignitaires, une demi-douzaine d’homme écoute stoïquement les condoléances du Premier ministre. On leur remet ensuite un sac plastique contenant 200 000 ariary, un peu moins de 80 euros.
Pendant toute cette cérémonie improvisée, le frère de Bernardin Zafimahefa se tient droit. La délégation ministérielle repartie, il puise ses dernières forces pour rappeler pourquoi son frère, tireur de pousse-pousse, est décédé subitement il y a quelques jours : « Manger du poisson avec du poisson toxique. Déchet de toxique de produit de mer ». A ce moment, l’émotion le submerge, il s’assoit, et ne pourra rien ajouter de plus.
Après un passage par l’hôpital, où l’afflux de malades a contraint de solliciter les lits libres dans tous les services de l’établissement, le Premier ministre a visité au pas de charge les familles des victimes.
Les démarches n’ont pu commencer qu’en début d’après-midi, quand le soleil s’est mis à décliner, car la tradition à Tuléar veut qu’on ne fasse pas de condoléances le jeudi. Employant le dialecte local puisqu’il vient lui-même de la région, Camille Vital a ainsi eu le temps de se rendre dans 13 maisons, il lui en reste encore trois à visiter ce vendredi.