A Madagascar, un opposant libéré après quinze jours de garde à vue

Alors que la Communauté des États d’Afrique australe (SADC) doit statuer ce jeudi 31 mars 2011 sur la feuille de route signée par les parties malgaches, l’opposant Mamy Rakotoarivelo, fidèle du président évincé Marc Ravalomanana, a été libéré mardi soir après quinze jours de garde à vue. Il est soupçonné de complicité dans une tentative d’attentat contre Andry Rajoelina, le président de la transition à Madagascar.

Avec notre correspondant à Antananarivo, Grégoire Pourtier

Placé en garde à vue le 15 mars dernier, Mamy Rakotoarivelo a finalement été déféré au parquet mardi soir 29 mars 2011.

Le doyen des juges d’instruction du tribunal d’Antananarivo aura donc attendu jusqu’à la fin du délai de quinze jours imparti pour la garde à vue. Un délai qui, soit dit en passant, est considéré comme illégal par l’avocat de Mamy Rakotoarivelo.

Soupçonné de complicité d’attentat contre Andry Rajoelina, le fidèle de Marc Ravalomanana a cependant été mis en liberté provisoire avant son procès, dont la date n’est pas encore connue.

Les autorités très critiquées

Pour Maître Razafimanantsoa, son avocat, cette clémence se justifie par la vacuité du dossier d’accusation. Elle pourrait aussi s’expliquer par un souci d’apaisement de la part des autorités, très critiquées pour le sort réservé au leader d’opposition, et qui espèrent que la SADC va valider la feuille de route de sortie de crise, paraphée début mars.

Détenu dans un bureau transformé en cellule à la brigade criminelle, Mamy Rakotoarivelo n’a pas été placé dans les pires conditions d’incarcération. Mais il va maintenant falloir voir comment il va digérer ces deux semaines à l’ombre. Va-t-il reprendre immédiatement son activité militante ? A priori, la seule instruction que lui a donnée la justice, est de se tenir à disposition pour la suite de la procédure.

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