Pour justifier sa décision, Attahiru Jega, le président de la Commission électorale nationale (INEC) a invoqué un retard dans l’acheminement des bulletins de vote imputable au tsunami au Japon. Un argument qui laisse perplexe les électeurs.
De sources diplomatiques et gouvernementales, on indique que si le défi logistique a sans doute été sous-estimé, des dissensions au sein de la Commission électorale auraient également joué un rôle dans ces dysfonctionnements.
Quoi qu’il en soit, ce report fait à nouveau planer le doute sur la capacité des autorités à conduire des scrutins crédibles. D’autant que viennent s’ajouter des questions techniques: qu’adviendra-t-il de ceux qui ont déjà voté ? Leurs voix seront-elles comptabilisées ? Et si non, quid des fichiers annotés ?
Pour l’heure, les Nigérians veulent encore croire que des élections libres et transparentes sont possibles, mais les attentes ont été un peu déçues.
Et l'INEC n’a désormais que quatre jours pour résoudre les problèmes et restaurer la confiance. Au risque de voir les esprits gagnés par la théorie selon laquelle ce sabotage électoral aurait été orchestré par le parti au pouvoir.
Les élections législatives, présidentielle et locales au Nigeria ont été respectivement reportées aux 9, 16 et 26 avril. Le processus des législatives avait été interrompu à la mi-journée ce 2 avril.
Des violences avaient entouré la préparation des élections. Les autorités ont arrêté une soixantaine de personnes accusées d'avoir voulu volé des urnes dans l'État du Kano.