Avec notre correspondant à Vienne, Blaise Gauquelin
Longtemps, la Libye a voulu se doter de la bombe atomique. Et les Occidentaux ont dû payer très cher en aide directe pour que Tripoli accepte de mettre un terme à son programme clandestin. En décembre 2003, la Libye s’est engagée à détruire ses stocks d’armes. Et lors de sa dernière inspection en 2008, ce gendarme du nucléaire qu’est l’AIEA a pu constater que le régime de Mouammar Kadhafi avait respecté ses engagements.
A l’agence de Vienne, on considère donc avec scepticisme l’hypothèse selon laquelle les forces de la coalition auraient à souffrir de capacités résiduelles libyennes, en matière d’armes de destruction massive. Mais on rappelle que la Libye dispose toujours de 10 tonnes de gaz moutarde, une arme chimique qui inflige de graves brûlures et peut être mortelle.
Tripoli a signé la Convention pour l’interdiction des armes chimiques il y a sept ans et les munitions qui permettent de les utiliser ont déjà été détruites. Mais le programme de destruction des gaz moutarde, lui, ne devait s’achever que le 15 mai prochain et il a été stoppé en février dernier, au début du soulèvement. Deux sites abritent donc toujours 45% des stocks, au sud de Syrte et au sud de Tripoli.