En Côte d’Ivoire, l’électricité et l’eau reviennent dans la moitié nord

L'électricité coupée depuis mercredi soir 23 mars dans la moitié nord de la Côte d'Ivoire, sous contrôle des forces favorables au président reconnu par la communauté internationale, Alassane Ouattara, a été rétablie dimanche matin 27 mars. Conséquence : la distribution de l'eau commence, elle aussi, à reprendre.

Le courant est revenu ce dimanche matin à Bouaké (centre), deuxième ville du pays et fief des Forces nouvelles (FN). L’eau devrait, quant à elle, revenir dans la soirée, car sans courant il ne peut y avoir d’eau. La fin des coupures a également été confirmé par des habitants à Man (ouest), Korhogo (nord), Ferkessedougou (nord), ainsi qu'à Danané (ouest), près des frontières libérienne et guinéenne.

En ville la situation est très difficile, explique un agent de la Société de distribution d'eau de la Côte d'Ivoire (SODECI) à Bouaké. Les puits étant pratiquement à sec, trouver de l’eau potable est un vrai problème. La question de la santé publique est devenue très préoccupante. Des cas de diarrhées sont apparus.

Dans un communiqué publié samedi, la Compagnie ivoirienne d'électricité (CIE, privée) a de nouveau décliné toute responsabilité et « déploré » ces coupures « consécutives à la réquisition » à la mi-janvier du centre de contrôle de la CIE par le gouvernement du président sortant Laurent Gbagbo.

Engagé dans un bras de fer avec le camp Ouattara, le gouvernement Gbagbo avait invoqué « des raisons de sécurité nationale ». Il n'a cette fois-ci pas donné de raison officielle mais avait expliqué les précédentes coupures par la nécessité de gérer le « potentiel électrique actuel en fonction de ses priorités et de ses besoins ».

Début mars, des coupures d'eau et d'électricité avaient déjà affecté le nord du pays pendant cinq jours consécutifs.

Ces nouvelles coupures intervenaient alors que l'escalade des violences post-électorales - ayant déjà fait plus de 460 morts selon l'ONU - menace de faire basculer le pays dans la guerre civile. La situation humanitaire est devenue très préoccupante, avec jusqu'à un million de déplacés toujours selon l'ONU, et un accès aux soins de plus en plus difficile.
 

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