Depuis les dernières décisions de l'Union africaine, Laurent Gbagbo se tait. Selon des sources concordantes il consulte, il écoute les avis des uns qui l'encouragent à céder le fauteuil présidentiel, et des autres qui le poussent à conserver coûte que coûte le pouvoir.
Dans cette période d'incertitude, son entourage souffle le chaud et le froid. L 'exemple flagrant, cette semaine, est l'exhortation de Charles Blé Goudé à l'endroit des jeunes ivoiriens pour qu'ils s'enrôlent dans l'armée et l'appel à l'ouverture d'un dialogue direct avec le camp Ouattara. Cet appel à la négociation n'est pas nouveau mais dans le contexte actuel marqué par un isolement diplomatique croissant et des difficultés militaires, il prend davantage de consistance.
Toute la question est maintenant de savoir ce que Laurent Gbagbo est prêt à concéder. Il y a encore quelques jours, ses proches refusaient catégoriquement la possibilité d'un départ du pouvoir. Mais aujourd'hui, le discours a évolué et certains considèrent désormais que les frères ennemis ivoiriens doivent se retrouver pour évoquer toutes les questions en suspens.
Si l'Union africaine et des leaders religieux ivoiriens soutiennent l'idée d'une sortie de crise négociée, des diplomates en poste à Abidjan estiment que cette main tendue du camp Gbagbo n'est qu'une manœuvre pour gagner du temps.
Dans l'entourage d'Alassane Ouattara, si certaines personnalités ont été approchées par le camp rival, l'on s'en tient pour l'heure à une position de principe : le dialogue commencera lorsque Laurent Gbagbo aura admis sa défaite.