A la suite du président tchadien Idriss Deby, plusieurs sources nigérienne et malienne confirment que des armes libyennes sont tombées aux mains d’al-Qaïda au Maghreb islamique. Mais ces sources vont plus loin et affirment que les combattants d’al-Qaïda ont pu transférer une partie de ces armes dans le Sahel, via le Niger et l’Algérie, deux pays qui ont une frontière avec la Libye en crise.
Dans l’arsenal de guerre tombé aux mains d’Aqmi, d’après nos informations, on compte notamment des missiles Sa-7, des lance-roquettes et de nombreux véhicules militaires de transport.
Il y a quelques semaines, la Mauritanie a recueilli sur son sol un déserteur d’Aqmi qui a fourni de précieuses informations sur le moral des troupes et notamment sur l’armement qui faisait défaut.
Aujourd’hui, changement de situation : la crise libyenne offre une opportunité à Aqmi de s’implanter plus que jamais dans la bande sahélo-saharienne. Les combattants d’Aqmi vont très probablement lancer une nouvelle campagne de recrutement. Ils ont des armes, ils ont également des moyens financiers, notamment la dernière rançon perçue pour libérer une partie des travailleurs du groupe français Areva.
Face à ce risque de déstabilisation de toute une région, au Mali, dans les milieux officiels on répète à l’envi qu’il est grand temps que tous les pays de la zone se réunissent pour donner le top de départ d’une vraie lutte contre al-Qaïda.