Au lendemain des émeutes qui ont fait une dizaine de blessés, la tension est encore palpable entre les jeunes et la police, toujours présente dans la cité Climat de France. La veille, les logements construits par certains habitants sur des parcelles appartenant à l'Etat ont été rasés.
Faycal habite la cité depuis cinquante-deux ans. A cause de la promiscuité, il vivait avec sa famille à quinze dans un appartement de 40 m². Il avait construit une baraque en bas de la cité. « Ils ont foncé chez nous à cinq heures du matin. Ils ont tout cassé dans les maisons. Depuis 1985, on a déposé une demande de logement. Mais il n’y en a pas. Et puis, il n’y a pas que nous ; il y en a qui ont fait des demandes et qui sont morts entre temps », raconte-t-il.
Mohammed, un autre habitant, accuse les autorités locales d’avoir menti à la population : « Le président lui-même nous a dit de terminer nos constructions, à condition que personne d’autre ne construise. Ce ne sont pas des émeutiers, ce sont des gens qui ont revendiqué. Ils n’ont rien demandé de plus que leurs droits ».
Fahima, elle, vit au premier étage d’un des immeubles de la cité. Elle était ainsi aux premières loges pendant les émeutes et a même reçu une balle en caoutchouc dans le bras. Elle soutient les familles qui se battent pour leurs habitations. « La situation se dégrade de plus en plus. Il n’y a ni logement ni travail », se plaint-elle.
La situation à Climat de France n’est pas isolée. Le président Bouteflika a promis de construire un million de logements d’ici 2014. Mais la population peine à voir ces promesses se concrétiser.