Avec notre envoyée spéciale à Benghazi, Donaig Le Du
Aux entrées ouest et nord d’Ajdabiya, la ville stratégique qui mène vers Benghazi, les insurgés se heurtent à ce qui reste de la colonne de chars et d’artillerie bombardée le 19 mars au soir par les frappes aériennes françaises.
Dans une conférence de presse assez confuse mardi, un porte-parole militaire de l’insurrection a expliqué que ses hommes étaient en train d’encercler les soldats du colonel Kadhafi, et qu’ils reprendraient bientôt le contrôle de la situation. Il n’en reste pas moins que cela fait deux jours maintenant que les insurgés sont bloqués par
des forces pourtant peu nombreuses. Ils expliquent par exemple qu’à l’entrée nord d’Ajdabiya, il y a trois tanks et six véhicules, 60 à 70 soldats fidèles au colonel Kadhafi au total, qui hier soir tenaient encore leur position.
Sur le terrain, les insurgés ont visiblement beaucoup de mal à s’organiser. Ils manquent de moyens de communications, ils manquent de coordination aussi, à tel point qu’on se demande parfois où est la chaîne de commandement. La bonne volonté et le courage des jeunes insurgés commence à
montrer ses limites. Avant l’intervention in extremis de la communauté internationale, ils avaient été incapables de stopper la progression des troupes du régime. Reste à savoir maintenant s’ils pourront reprendre l’initiative.
A Benghazi, après l’échec de l’attaque des forces fidèles au colonel Kadhafi, le 19 mars, le calme semble à peu près revenu, mais une certaine inquiétude persiste, du fait de la présence en ville « d'une 5ème colonne » de partisans du colonel Kadhafi qui se cachaient depuis le début de l’insurrection et qui sont ressortis, avec leurs armes, à la faveur de cette attaque.