Washington affirme que l’opération militaire en Libye ne cible pas Kadhafi

Les Etats-Unis, engagés dans l'opération militaire menée en Libye, affirment qu'il ne s'agit pas d'une mission ciblant directement le colonel Kadhafi. D'après Washington, la coalition doit respecter la résolution de l'ONU visant à protéger avant tout les civils. Pour le Pentagone, les Etats-Unis ne joueront pas de rôle dominant au sein de la coalition, d'autres pays seront amenés à prendre les devants dans les prochains jours. Une déclaration du secrétaire américain à la Défense pour bien rappeler que les Etats-Unis sont encore embourbés en Irak et en Afghanistan. Une déclaration en guise d'opération de communication alors que plane le spectre de ces deux guerres. 

Avec notre correspondant à Washington, Raphaël Reynes

Les haut-gradés de l'armée américaine se sont tous employés au même exercice : montrer que les Etats-Unis sont à la manoeuvre en Libye, tout en rassurant l'opinion publique américaine. Une opinion publique qui verrait d'un très mauvais oeil l'ouverture d'un nouveau front dans la région aux côtés de l'Irak et de l'Afghanistan.

Comme le président Obama l'a fait pendant deux jours, les militaires américains ont répété que l'opération menée en Libye sera limitée dans le temps, et qu'elle ne vise qu'à protéger les civils, non pas à renverser le colonel Kadhafi.

C'est ce que l'amiral Mullen est venu répéter sur les plateaux de presque toutes les émissions télévisées le 20 mars. Et c'est ce que le Pentagone a encore répété lors d'une conférence de presse, le même jour.

Mais la vérité est que ce sont bien les Américains qui ont dirigé, jusque là, les opérations. La plupart des missiles Tomahawk lancés contre les forces libyennes l'ont été depuis les navires de l'armée de l'Oncle Sam qui croisent en Méditerranée.

Ne souhaitant pas apparaître trop longtemps comme le maître d'oeuvre de cette intervention, le ministre américain de la Défense a annoncé dimanche que les Etats-Unis ne joueraient pas un rôle dominant dans la suite des opérations. « D'autres pays seront amenés à prendre les devants», affirme Robert Gates.

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