Avec notre correspondant à Pékin, Stéphane Lagarde
Des regrets mais pas de condamnation effectivement. Les termes choisis par le porte-parole de la diplomatie chinoise sont dans la droite ligne de ce qui s’est passé dans la nuit de jeudi à vendredi à l’ONU.
Tripoli a eu beau tirer l’ambassadeur de Chine en Libye par la manche, et promettre tout le pétrole libyen en remplacement des compagnies occidentales, au final, la Chine s’est donc abstenue concernant le recours à la force, sans pour autant utiliser son droit de veto de membre permanent du Conseil de sécurité.
Les autorités chinoises ne veulent surtout pas apparaître ici comme soutenant un régime adepte de la répression brutale. Les mots de Kadhafi le 23 février dernier ne sont pas passés. Le leader libyen avait alors menacé les insurgés d’un « printemps de Pékin » à la libyenne. Les propos évidemment ont été censurés ici.
Maîtres de l’ambiguïté, les diplomates chinois poussent aujourd’hui le pion de la non ingérence tout en gardant une attitude attentiste, ménageant les Etats-Unis et la Ligue arabe. L’opinion chinoise restant de son côté très marquée par le rapatriement éclair de 36 000 de ses ressortissants travaillant en Libye. Les pertes des entreprises chinoises installées dans le pays sont énormes.
Dernière information qui peut-être explique ces regrets sans condamnation, seuls 3% du pétrole consommé en Chine provenaient de Libye.