Pour que l'intervention en Libye n'apparaisse pas comme une nouvelle agression occidentale, les Français et les Américains ont beaucoup insisté pour que le monde arabe y soit associé. La Ligue arabe a donné son aval à la mise en place d'une zone d'exclusion aérienne. C'est la première fois qu'elle autorise une opération militaire contre un de ses membres.
Dans le même temps, beaucoup de pays arabes sont aujourd'hui plus ou moins engagés dans la répression des aspirations démocratiques de leur population.
Au Yémen, 50 manifestant ont été tués cette semaine à Sanaa, et la Syrie de Bachar al-Assad n'a pas choisi la voie du dialogue avec l'opposition.
Dernier exemple de cette ambiguïté, la semaine passée, la secrétaire d'Etat américaine Hillary Clinton a demandé aux Emirats arabes unis d'envoyer des avions au-dessus du territoire libyen mais aussi de se retirer de Bahreïn où leurs troupes aidaient à mater les protestataires contre le régime.
Le Qatar a pour sa part clairement annoncé qu'il participera à l'opération militaire, sans toutefois préciser la forme de cet engagement. L'émir, cheikh Hamad Ben Khalifa Al-Thani, assure que cette opération « n'est pas dirigée contre le peuple libyen ni même contre le colonel Kadhafi. L'important est d'arrêter le bain de sang ».