Avec notre correspondant au Caire, Alexandre Buccianti
La journée est incontestablement historique pour les Egyptiens. C’est, en effet, la première fois depuis 60 ans qu’ils sentent que leur voix compte. C’est la raison pour laquelle la participation a été sans précédent. On a probablement largement dépassé les 50% alors qu’aucun référendum n’atteignait les 10% par le passé. Une participation qui a dépassé toutes les prévisions au point où la plupart des bureaux se sont trouvés à court de bulletins de vote et qu’il a fallu apporter de nouvelles urnes.
Le vote s’est généralement déroulé dans le calme. Toutefois il y a eu des irrégularités signalées dans plusieurs provinces par les observateurs indépendants. Il s’agissait généralement de Frères musulmans qui menaient campagne pour le « oui » en utilisant des slogans religieux ou en distribuant nourriture et boissons.
Il y a eu aussi quelques désordres avec notamment cette agression dans le quartier populaire du Mokattam au Caire contre Mohamed el-Baradei. Le candidat à la présidence à dû se retirer sous un jet de pierres et de bouteilles d’eau qui, selon les témoins, étaient l’œuvre d’islamistes salafistes.
Les votants se sont aussi opposés, de manière moins violente, au gouverneur du Caire et au guide suprême des Frères musulmans qui ne voulaient pas faire la queue comme tout le monde.