Avec notre correspondant au Caire, Alexandre Buccianti
Quarante-cinq millions d’Egyptiens sont appelés ce samedi à participer à un référendum sur l’amendement de la Constitution. Un vote considéré comme crucial pour l’avenir de la transition démocratique mais qui divise profondément les Egyptiens entre islamistes et laïcs.
C’est le Conseil suprême de l’armée qui a décidé du référendum après avoir choisi une commission de sages pour remanier la Constitution. On a facilité les candidatures et réduit les mandats et une partie des pouvoirs de la présidence. Les magistrats sont chargés de la supervision des élections et de trancher en cas de litige.
Les remaniements impliquent aussi des élections législatives avant la présidentielle. Les islamistes, Frères musulmans, salafistes, post djihadistes et quelques petits partis ont vivement mené campagne pour le « oui ». C’est, selon eux , la garantie d’un retour rapide au pouvoir civil et d’une transition rapide vers la démocratie.
Faux, affirment tous les partis politiques laïcs, de la droite libérale à la gauche post-marxiste en passant par des représentants de la révolution du 25 janvier ainsi que des présidentiables tels que Amr Moussa et Mohamed el Baradei.
« Ce n’est que le rafistolage d’une constitution caduque » qui ne profite qu’aux forces politiques organisées aujourd’hui: les islamistes et l’ex-parti au pouvoir. Pour les observateurs si le « non » l’emporte cela voudra dire que les révoltés de la place Tahrir auront réussi à changer le paysage politique. Si c’est le « oui », il faudra se fier aux promesses des islamistes et de l’armée.