Les Occidentaux écartent l'option militaire en Libye

La France et la Grande-Bretagne ont échoué à convaincre leurs partenaires du G8 lors d'une réunion à Paris ces lundi et mardi 14 et 15 mars 2011. Un mois après le début de la révolte en Libye, un projet de texte des pays du G8 menace Mouammar Kadhafi de conséquences « extrêmes » s'il ignore les aspirations de son peuple. Mais aucun compromis n'est en vue pour mettre en place une zone d'exclusion aérienne sur le ciel libyen. Le ministre des Affaires étrangères, Alain Juppé, déplore le « temps perdu ». Et pendant ce temps, les forces fidèles à Mouammar Kadhafi continuent de progresser vers Benghazi où des tirs d'artillerie lourde ont été entendus dans les soirée.  

Sur le principal sujet de la rencontre, les évènements en Libye, beaucoup de bonnes intentions ont été exprimées, mais pratiquement aucune décision concrète n’a été prise. Dans les conclusions des huit pays les plus industrialisés, nulle mention n’est faite d’une zone d’exclusion aérienne en Libye.

Sur un ton de regret manifeste, le chef de la diplomatie française Alain Juppé a rappelé que Paris et Londres avaient essayé d’obtenir un consensus sur une intervention armée, mais sans succès.

Ainsi, le G8 se limite à attendre les décisions des autres instances internationales, comme le Conseil de sécurité de l’ONU ou la Ligue arabe, sans même leur suggérer des solutions.

C’est surtout l’Allemagne et la Russie qui se sont opposées à toute décision à caractère militaire. Berlin argumente que celle-ci pourrait conduire à la guerre et « affaiblir le mouvement de démocratisation en Afrique du Nord ».

Sur le terrain les affrontements se poursuivent

Pendant ce temps les forces loyales à Mouammar Kadhafi gagnent du terrain et elles ont de nouveau bombardé la ville d'Ajdabiya, notamment le dépôt d'armes situé dans la périphérie de la ville alors que des détonations avaient déjà été entendues ce matin, mardi 15 mars 2011, dans la ville. Il s'agissait là d'avions militaires et lundi déjà, quatre obus étaient tombés sur une banlieue de cette ville stratégique, puisque Ajdebiya contrôle l'accès à Benghazi par la côte, mais aussi l'accès à Tobrouk par les terres.

Selon notre envoyée spéciale à Tobrouk, les témoins présents à Ajdabiya n’ont pas confirmé la prise de la ville elle-même. Expliquant que les habitants érigé des barrages et se préparaient à mener une guérilla urbaine.

Ce qui est confirmé, toujours selon notre envoyée spéciale, c’est que les troupes fidèles ont coupé la route qui va d’Ajdabiya à Benghazi. Le seul point de repli qu’il reste aux insurgés, c’est la longue autoroute qui à travers le désert mène vers Tobrouk.

Ce mardi soir à la sortie d’Ajdabiya, de longues files de véhicules, transportant et des civils et des insurgés en déroute, attendaient dans les stations service de pouvoir faire le plein de carburant pour fuir en direction de Tobrouk.

Tobrouk où l’ambiance a radicalement changée en quelques heures. Les rues de la ville se sont vidées, les magasins ont fermés. Sur la place des martyrs, où lundi soir encore on se rassemblait pour refaire le monde, seuls quelques adolescents étaient encore rassemblés au milieu des détritus.

Du côte de Benghazi, des tirs de canons anti-aériens et d'artillerie lourde étaient entendus dans la soirée ce mardi soir à Benghazi, selon des journalistes de l'AFP.

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