L'élection présidentielle au Niger est destinée à rétablir un régime civil après un an de junte militaire. Dès samedi soir, la Commission électorale nationale indépendante (Céni) doit commencer à centraliser les résultats communiqués par ses structures régionales. Après les avoir proclamés, la Céni transmettra les résultats provisoires au Conseil constitutionnel, qui dispose d'un délai de quinze jours pour les valider. « Le résultat du duel entre l'opposant historique Mahamadou Issoufou, 59 ans, et l'ex-Premier ministre Seïni Oumarou, 60 ans, devrait être annoncé dimanche soir », a déclaré Gousmane Abdourahamane, président de la Céni.
Les deux finalistes ont des profils radicalement différents. Mahamadou Issoufou a été l'éternel adversaire du chef de l'Etat déchu et détenu depuis un an, alors que Seïni Oumarou est l'« héritier » autoproclamé de M. Tandja, dont il fut Premier ministre.
Arrivé en tête (36%) au premier tour, Mahamadou Issoufou part favori grâce au soutien de l'ancien Premier ministre Hama Amadou. Seïni Oumarou (23%) bénéficie pour sa part du ralliement de l'ex-chef de l'Etat Mahamane Ousmane (8%).
Le Niger, ex-colonie française, indépendant depuis 1960, est devenu avec le Mali et la Mauritanie l'un des terrains de prédilection d'al-Qaïda au Maghreb islamique (Aqmi), qui y a multiplié les rapts d'Occidentaux. En janvier, deux jeunes Français avaient été enlevés en plein centre de Niamey. Les otages avaient été tués lors d'un sauvetage manqué mené par des forces françaises en territoire malien.
Ce pays sahélien, important producteur d'uranium mais classé parmi les plus pauvres du monde, doit donc également faire face à la menace croissante d'Aqmi.