Ultime session de rattrapage sous tension, hier à Cotonou. Dans la mairie du 5ème arrondissement, deux kits d’enregistrement, le troisième est en panne.
On prend le nom de l’électeur, sa taille, ses empreintes digitales, on fait une photo… Et pendant ce temps, plusieurs centaines de citoyens sont condamnés à attendre pendant des heures, sous un soleil de plomb. On s’énerve, on s’impatiente, on s’inquiète, comme cette électrice : « C’est depuis lundi qu’ils ont donné !… Cinq jours, ils ont donné ! Ca commence aujourd’hui… Normalement ça devait commencer lundi ! On a assez perdu le temps, comme ça !… »
« A l’allure où vont les choses… C’est incroyable !, se plaint cet homme. Deux jours pour enregistrer toutes ces personnes-là ! Est-ce que ceux-là peuvent avoir leur carte d’électeur ? Je… Moi, ne crois pas ! »
« Il n’y a pas assez de kits… Il n’y a pas assez de kits, insiste une femme … Pour moi, de voir que mon pays ne peut pas organiser une Lépi assez claire pour toutes les populations, alors qu’on a dit qu’on est un modèle de démocratie. C’est une honte ! Je ne suis pas fière de ça ! »
Quinze heures trente, dans le 8ème arrondissement, pour Hortense c’est la fin du calvaire. Elle vient d’obtenir son précieux certificat d’enregistrement : « Ce papier-là… J’ai fait huit heures d'attente avant de le prendre… Huit heures de temps, avant de prendre ce papier ! Dieu merci, j’ai pris ça ! Je suis fatiguée même ! Depuis le matin, je n’ai rien mangé ! Depuis le matin !... Mais Dieu merci, je vais aller voter dimanche ! »
Beaucoup ont attendu pour rien hier, ils sont rentrés bredouilles. Les plus courageux, les plus motivés, tenteront leur chance aujourd’hui.