Sur terre et dans les airs, Mouammar Kadhafi intensifie le combat. Le 8 mars, vingt-deux jours après le début de l'insurrection, les forces du régime libyen ont lancé une opération de reconquête dans l'est du pays, contrôlé par les insurgés.
La ville pétrolière et stratégique de Ras Lanouf, a été bombardée par l'aviation libyenne. Bilan modeste : un blessé, et un immeuble endommagé. Dans la banlieue ouest de la ville, trois personnes ont été blessées par des tirs d'artillerie. «Un déluge de feu», selon les témoignages des rebelles, recueillis par l'AFP.
A l'ouest de Tripoli, la ville de Zenten est toujours contrôlée par l'opposition, mais un ressortissant français affirme que les forces pro-Kadhafi seraient positionnées aux alentours, prêtes à lancer l'assaut.
La ville de Zaouiyah, bastion des insurgés et conquête la plus proche de la capitale, à seulement 40 kilomètres de Tripoli, aurait été prise d'assaut. L'opposition libyenne parle de «féroces combats», de chars, d'état de siège et de plusieurs victimes parmi les civils. Mais ces informations n'ont pas été confirmées, et le gouvernement libyen dément tout bombardement sur la ville.
Toujours selon l'opposition, le but des forces loyalistes serait de prendre la ville au plus tard ce mercredi 9 mars.
Les offensives diplomatiques continuent
Alors que Mouammar Kadhafi tente de reconquérir les zones contrôlées par les insurgés, les offensives diplomatiques continuent, de part et d'autre.
Le 8 mars, le président américain Barack Obama et le Premier ministre britannique David Cameron ont annoncé qu'ils exploreraient «toute la gamme» d'actions possibles. En particulier la mise en place d'une zone d'exclusion aérienne, solution souhaitée par l'insurrection libyenne, à condition qu'elle soit imposée par les Nations unies.
L'Union européenne a quant à elle décidé de nouvelles sanctions contre un fonds souverain et contre la Banque centrale libyenne.
Faire cesser le bain de sang
Les Etats-Unis et l'Union européenne ont par ailleurs rencontré des représentants du CNT, le Conseil national de transition mis en place à Benghazi par l'opposition libyenne. Les représentants du CNT qui demandent aux grandes puissances de reconnaître leur légitimité «le plus tôt possible», exhortent à nouveau Mouammar Kadhafi à quitter le pays et à faire cesser le bain de sang en cours.
Les représentants du CNT qui refusent toute négociation démentent avoir été approchés par des émissaires officiels envoyés par Kadhafi, mais confirment avoir parlé à des intermédiaires officieux. Après cette rencontre, le président du CNT, Mustapha Abdeljalil, a demandé à Kadhafi de quitter le pays et assuré qu'aucune poursuite ne serait engagée contre lui s'il s'en allait. Le porte-parole du Conseil, Mustapha Geriani, est quant à lui plus radical.
De son côté, Kadhafi ne ménage pas ses efforts, lui-non plus, puisqu'il a téléphoné au Premier ministre grec, Georges Papandréou, afin de le mettre en garde contre l'ingérence des Occidentaux.
Hier en fin de soirée, le dirigeant libyen a fait une brève apparition à l'hôtel Rixos de Tripoli où se trouvaient de nombreux journalistes étrangers, mais le président libyen n'a répondu à aucune question, tout en levant les bras et serrant les poings en signe de victoire.