Dès le 7 mars, la lecture de la presse bleue permettait de douter du voyage de Laurent Gbagbo en Ethiopie. Notre voie et Le Nouveau Courrier expliquaient pourquoi Gbagbo ne doit pas aller à Addis Abeba alors que Le Temps considérait cette invitation comme un piège. Dans l'après midi, aucune annonce officielle n'avait émané du palais présidentiel mais l'un des caciques du pouvoir en place à Abidjan concédait sous couvert d'anonymat que Laurent Gbagbo ne fera pas le déplacement d'Addis.
Pour justifier cette fin de non recevoir à l'invitation de l'Union Africaine, cette source explique que Laurent Gbagbo ne veut pas que l'avenir de la Côte d'Ivoire se joue à l'extérieur du pays et qu'il fallait donc que la réunion se tienne à Abidjan. Si, sauf volte-face, le président déclaré par le Conseil constitutionnel adopte la politique de la chaise vide, le président élu selon la CEI et la communauté internationale, lui, ne remet pas en cause sa venue au siège de l'organisation panafricaine.
Selon plusieurs sources, l'UA ne devrait pas revenir sur ses décisions précédentes reconnaissant l'élection d'Alassane Ouattara. Pour ce dernier, ce voyage constitue donc une chance d'être adoubé publiquement par ses pairs africains. Si tel est le cas, ce serait une victoire diplomatique de plus mais en Côte d'Ivoire chacun sait que la victoire décisive ne se joue ni dans les chancelleries, ni dans les salles de réunion.