Les combats, pour l'essentiel à l'arme lourde, ont empêché les forces de l'Onuci, postées dans la zone, d'accéder à la ville de Toulepleu. Seydou Ouattara, le porte-parole militaire des forces armées des Forces nouvelles, explique l'opération et ce qui, selon lui, la justifiait.
« Depuis jeudi dernier nos positions étaient en train d’être pilonnées, précise Seydou Ouattara. Donc nous avons engagé des combats et aujourd’hui nous avons pris Toulépleu. Nous avons été attaqués en deçà de la zone de confiance. Et chaque fois que l’ennemie se repliait, il essayait de menacer la population civile. Donc ca nous donnait une obligation morale. Les combats se sont poursuivis jusqu’à Toulepleu, la ville est tombée entre nos mains ce dimanche à 14h00. Et pour l’instant nous allons inviter le Haut-commissariat aux réfugiés à venir installer des tentes pour pouvoir permettre aux réfugiés ivoiriens qui sont partis s’installer sur le territoire libérien de venir s’installer. C’est notre première préoccupation ».
Cette opération militaire ne va t-elle pas saper la crédibilité d'Alassane Ouattara à quelques jours de la réunion du Conseil de paix et de sécurité de l'Union africaine prévue jeudi à Addis-Abeba ?
« Les Forces nouvelles, explique Cissé Bakongo l'un des porte-parole d'Alassane Ouattara, n'ont jamais pris la décision de conquérir quelques nouvelles villes que ce soit, quelques nouvelles zones en dehors des villes qu’elles occupaient avant les élections. C’est le camp de Laurent Gbagbo qui a décidé de faire la guerre. Une offensive a été lancée sur Abobo, une autre offensive a été lancée à l'intérieur du pays pour tenter de déloger les Forces nouvelles de l’opposition. C’est donc dans la riposte que les Forces nouvelles sont arrivées à Toulépleu. Donc je vous réponds de façon claire et nette, l’option militaire n’a jamais été une option préconisée par le camp Ouattara. Le président de la République reste dans un processus de règlement politique de la crise que traverse notre pays ».
Seul représentant du camp Gbagbo que RFI a réussi à joindre dimanche, Pascal Affi Nguessan, le président du FPI, le parti de Laurent Gbagbo, n'a pas voulu commenter ces informations. Il a dit préférer attendre des précisions sur ces évènements dans l'Ouest du pays.