Avec notre correspondant à Caracas, François-Xavier Freland
Hugo Chavez, leader de la contestation anti-américaine. Un rôle qui sied parfaitement au président vénézuélien, qui retrouve là, son thème préféré et par ricochet une stature internationale. Là où l'on dénonce de graves manquements aux droits de l'homme en Libye, Hugo Chavez répond, à l'instar de Fidel Castro, que tout cela n'est qu'un prétexte des Etats-Unis, « une campagne mensongère » selon ses propres mots, pour envahir le pays et récupérer son pétrole.
Enfin, lorsque l'opposition vénézuélienne lui reproche d'être l'ami de Mouammar Kadhafi, celui qui fait tirer sur son peuple, Hugo Chavez rétorque que cette droite vénézuélienne faisait bien pire lorsqu'elle était au pouvoir, notamment le 27 février 1989, au moment des émeutes sociales qui avaient été sévèrement réprimées, faisant des centaines de morts. Un symbole de révolte populaire qu'Hugo Chavez n'a pas hésité à comparer récemment, aux événements de la place Tahrir au Caire en février dernier. «Je serais un lâche si je condamnais celui qui a été mon ami », a réitéré Chavez à l'attention de Mouammar Kadhafi, qu'il a rencontré six fois en douze ans.
Pour beaucoup d'observateurs, si le président vénézuélien a tardé à soutenir Mouammar Kadhafi, aujourd'hui il donne l'impression de préparer son opinion à toute éventualité, voire pourquoi pas, à accueillir le futur martyr de la lutte anti-impérialiste.