Côte d'Ivoire : la violence s'étend à Yamoussoukro et à l'ouest du pays

En Côte d’Ivoire, les foyers de tension se multiplient. A Abidjan qui, depuis une semaine, est en ébullition, les tirs à l'arme lourde ont repris ce samedi 26 février dans le quartier d'Abobo, majoritairement favorable à Alassane Ouattara dont les partisans affrontent les forces fidèles au président sortant Laurent Gbagbo. La veille, la violence s’était étendue à la capitale politique Yamoussoukro et à l’ouest du pays. Par ailleurs, Charles Blé Goudé a appelé le même jour les jeunes patriotes à bloquer la circulation des véhicules de l’Onuci, et un couvre-feu nocturne sur l’ensemble du pays a été une nouvelle fois instauré pour tout le week-end.

Avec nos envoyés spéciaux à Abidjan,

A l’ouest de la Côte d’Ivoire, un front est désormais ouvert et selon des sources concordantes les FN, les Forces nouvelles ont effectué une percée vers le Sud. D’après nos informations, le 25 février dans l’après-midi, elles étaient positionnées à une quinzaine de kilomètres de Toulepleu, une ville située à quelques encablures de la frontière libérienne. La reprise des hostilités militaires dans cette zone a provoqué l’exode de milliers de civils.

A Abidjan, également, ils étaient vendredi des milliers à fuir leur domicile. Dans la matinée, un flot humain quittait Abobo et ses combats pour se réfugier dans d’autres communes de la métropole ivoirienne. Si à Abobo, fief d’Alassane Ouattara, la journée a été calme, ce ne fut pas le cas à Yopougon, bastion de Laurent Gbagbo. Des jeunes des deux camps ont incendié des véhicules et ont échangé quelques jets de pierre.

Le mot d’ordre de Charles Blé Goudé a eu ses premières répercussions sur le terrain puisque des jeunes patriotes ont fait le siège d’une caserne de casques bleus à Abidjan.
Vendredi après midi, Yamoussoukro était une ville morte, un calme précaire régnait dans la capitale politique et chacun craignait une reprise des affrontements mortels entre jeunes pro-Outtaradu et forces de l’ordre.

Enfin, la bataille s’est également transportée sur le terrain de la communication. La transmission des SMS a été coupée et les journaux favorables au RHDP se sont vus infliger des sanctions financières ou des suspensions de parution.

Par ailleurs, les forces de l'ordre, fidèles au président ivoirien sortant Laurent Gbagbo, ont accusé hier soir la mission de l'ONU dans le pays d'avoir tué un policier lors d'un incident à Daloa. Pour le porte-parole de l'Onuci, « tout ceci n'est que fiction ». Contacté par l'envoyé spécial de RFI à Abidjan, Hamadoun Touré a expliqué que le domicile de membres du personnel de l'Onuci avait été pillé à Daloa, mais que les forces de l'ONU en Côte d'Ivoire n'ont tiré sur personne.

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