Avec notre envoyé spécial,
Les événements de Yamoussoukro de la nuit dernière sont une preuve supplémentaire de l’actuelle flambée de violence. La semaine passée, le RHDP (Rassemblement des Houphouétistes pour la démocratie et la paix, soutien de Ouattara) avait organisé sans soucis un meeting dans la capitale politique.
Toute la nuit écoulée, forces de défense et de sécurité et jeunes pro-Ouattara ont échangé des tirs dans le quartier de Dioulabougou. Selon un témoin sur place, ces affrontements ont fait au moins 4 morts et, cet après-midi, un calme très précaire régnait à Yamoussoukro, chacun craignant une reprise de la confrontation.
La peur a aussi envahi la ville d’Abidjan. Des milliers de personnes fuyaient aujourd’hui Abobo, qui ressemble de plus en plus à une zone de guerre. Dans les secteurs nord de cette commune, l’eau et l’électricité sont coupées. Ce matin, la violence s’est déplacée sur Yopougon où des jeunes favorables à Alassane Ouattara ont enflammé un bus. Dans ce bastion de Laurent Gbagbo, les jeunes patriotes ont répliqué en brûlant des taxis collectifs généralement conduits par des partisans du camp adverse.
Par ailleurs, les jeunes patriotes ont reçu l’ordre de leur leader Charles Blé Goudé d’empêcher par tous les moyens la circulation des véhicules de l’Onuci. Ce mot d’ordre a déjà été suivi en zone 4, devant une base de casques bleus.
Si Abidjan et maintenant Yamoussoukro sont désormais le théâtre d’actes de guérilla urbaine, une véritable opposition militaire se déroule à l’ouest du pays. Depuis jeudi, forces loyales à Laurent Gbagbo et Forces nouvelles (FN) s’affrontent près de la frontière libérienne. Conséquences de ces combats : des milliers de civils auraient déjà commencé à fuir dans toutes les directions.