En annonçant sur les antennes de la RTI, la télévision publique, le retour du couvre-feu moins de deux heures avant son entrée en vigueur, le porte-parole des forces de défense et de sécurité a pris tout le monde par surprise.
Vendredi soir, dès 21H00, chacun cherchait à regagner son domicile au plus vite, les restaurants et les maquis fermaient à la hâte et à 22H00, plus aucun véhicule civil ne circulait à Abidjan.
Aucune explication officielle n’est venue justifier cette mesure, mais elle intervient alors que, toute la semaine, la presse proche du RHDP, (Rassemblement des Houphouëtistes pour la démocratie et la paix) a multiplié les articles sur des divisions réelles ou supposées de l’armée et que Guillaume Soro, le Premier ministre d’Alassane Ouattara, a appelé à plusieurs reprises les Ivoiriens à s’inspirer des Tunisiens et des Egyptiens pour renverser le régime en place.
Une série de manifestations du RHDP est ainsi prévue pour ce week-end notamment à Abobo, une commune d’Abidjan déjà sous couvre-feu en raison des affrontements récurrents entre Forces loyales à Laurent Gbagbo et partisans d’Alassane Ouattara.
En interdisant les déplacements nocturnes trois jours avant l’arrivée du panel des cinq chefs d’Etat africains, le pouvoir en place entend manifestement conserver le contrôle de la rue en resserrant son emprise sécuritaire.