Ce sont surtout les banques françaises, les filiales de la Société Générale et de BNP Paribas qui sont dans le collimateur de Laurent Gbagbo. Leur rôle dans l'économie ivoirienne est majeur et se passer de ces établissements bancaires est impossible.
Pourtant, la prise de contrôle annoncée par le chef de l'Etat sortant ne résout pas grand chose. Une source proche de la Standard Chartered, une des banques qui a fermé ses portes dans le courant de la semaine, explique que les partisans de Laurent Gbagbo ne contrôleront rien d'autre que quelques centaines de mètres carrés de bureaux, quelques écrans d'ordinateurs et des coffres quasiment vides.
En fait, à chaque fois que l'homme fort d'Abidjan met la main sur une institution bancaire, la situation se dégrade. Lorsque Laurent Gbagbo s'est emparé de l'antenne locale de la Banque Centrale des Etats d'Afrique de l'Ouest (BCEAO) le 26 janvier dernier, les circuits électroniques qui reliaient les différentes banques d'Abidjan à leur autorité de tutelle régionale ont été interrompus. Les procédures sont alors devenues manuelles.
La prise de contrôle de ces établissements bancaires permettra de maintenir les employés à leurs postes. Mais les cadres, dont beaucoup sont des expatriés, seront absents.