A Alger, la police encercle un millier de manifestants, un député grièvement blessé

Un député du Rassemblement pour la culture et la démocratie (RCD), Tahar Besbes, a été grièvement blessé ce samedi 19 février 2011 lors d'un affrontement avec la police au cours de la nouvelle marche organisée à Alger par une partie de l'opposition algérienne. La direction de la protection civile d'Alger a démenti, affirmant que le député n'avait «absolument rien». Malgré l'interdiction permanente de manifester, les Algérois ont tenté, en vain, de marcher de la Place du 1er-Mai jusqu'à la Place des Martyrs, à quelque 4 km de là.

La mobilisation à Alger d’après notre estimation est moins importante que la fois dernière pour des raisons qu’il faudra déterminer. On peut estimer les manifestants à environ un millier mais ils ont été contenus pendant plus de deux heures et, jusqu’à présent, sur un tronçon d’une centaine de mètres de l’avenue Belouizdad qui est perpendiculaire à la place du 1er-Mai, à l’entrée du quartier de Belcourt.

Des groupuscules, favorables au président Bouteflika, ont essayé de perturber ce rassemblement mais les slogans en arabe comme « Le peuple veut la chute du régime » ont dominé l’ambiance finalement. Et des membres de la Coordination nationale pour le changement et la démocratie (le CNCD), avec l’octogénaire Maître Ali Yahia Abdenour, ont essayé en vain de forcer le barrage humain des forces de l’ordre. Ils ont été vigoureusement repoussés.

Deux ou trois personnes ont été évacuées par les pompiers. On ne sait pas ce qui leur est arrivé. Il y a eu aussi quelques interpellations et, en début d'après-midi, les forces de l’ordre contenaient toujours les contestataires divisés en deux groupes sur une centaine de mètres au début de l’avenue Belouizdad.

Important dispositif policier pour empêcher le défilé

Les services de maintien de l’ordre maîtrisent parfaitement ce genre de manifestations et ils veillent à ce que l’interdiction stricte qui a été prise vis-à-vis de cette marche soit appliquée et que donc il n’y ait pas de manifestation. C’est un travail qui est mené de main de maître.

L’impression qu’on a aussi pour ce deuxième rendez-vous hebdomadaire, c’est que les gens de la coordination nationale sont, pour le moins, peu organisés. On ne sait pas ce qu’ils vont décider pour la semaine prochaine. Leur objectif initial est de continuer à exprimer publiquement et régulièrement leurs revendications démocratiques jusqu’à ce qu’elles soient satisfaites.

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