Plusieurs fois depuis son départ en exil il y a deux ans, Marc Ravalomanana a promis à ses partisans de rentrer au pays. Des annonces faites par téléphone et hauts parleurs interposés lors des meetings au Magro, où se retrouvent ses militants.
Cette fois, l’annonce a été faite d’abord par son bras droit, Mamy Rakotoarivelo. Marc Ravalomanana lui a dit par téléphone qu’il serait de retour «samedi 19 février, à 11 heures», sans plus de précisions. «Tout cela est hypothétique» commente le proche de l’ancien président.
En effet, on ne sait pas s’il prendrait un vol régulier ou un avion privé, ni où il atterrirait, et surtout s’il a l’assentiment du régime actuel pour ce retour. Car l’ancien président est sous le coup de trois condamnations par contumace. La dernière remonte à août dernier : les travaux forcés à perpétuité pour la mort d’une trentaine de manifestants le 7 février 2009 devant le palais présidentiel.
S’il rentre, «il prend le risque de se faire arrêter», explique son conseiller juridique Benjamina Andriamihanta.
A Johannesburg, Marc Ravalomanana n’a encore rien déclaré officiellement. Il a prévu d’annoncer demain devant la presse «une initiative audacieuse pour la démocratie».
L’ancien président reviendrait pour participer aux négociations de sortie de crise. Le médiateur de la SADC (Communauté de développement de l’Afrique australe) Leonardo Simao doit poursuivre ces prochains jours les discussions sur la feuille de route qu’il a proposée, et l'ex-président voudrait y participer personnellement.