La répression de février 2009 au centre d'une polémique à Madagascar

Ce lundi à Madagascar, c'est le deuxième anniversaire du «samedi rouge». Le 7 février 2009, une tuerie devant le palais présidentiel, avait fait au moins une trentaine de morts. Un culte œcuménique aura lieu ce matin sur les lieux du drame, et les polémiques resurgissent quant aux responsabilités des uns et des autres, comme l’a soulevé, jeudi dernier, l’ancien président et opposant actuel, Albert Zafy. En août dernier, Marc Ravalomanana, qui était alors président, a pourtant été condamné aux travaux forcés à perpétuité pour cette tuerie. Mais de nombreux doutes subsistent.

Fin janvier, c’est une lettre manuscrite du lieutenant-colonel Charles qui a relancé le débat sur les zones d’ombre de la prise de pouvoir d’Andry Rajoelina. Dans cette missive, celui qui avait été l’un des anti-Ravalomanana les plus ardents et les plus actifs début 2009, explique par le détail comment la population aurait été utilisée et même sacrifiée pour discréditer le régime d’alors. Stratégie morbide : la tuerie du 7 février aurait été souhaitée par l’opposition de l’époque.

Mais quel crédit donner à Charles Andrianasaovina ? Après la chute de Marc Ravalomanana, il a d’abord été placé à la tête d’une force d’intervention spéciale créée de toute pièce pour bons et loyaux services mais il a ensuite été écarté et s’est alors retourné contre le régime d’Andry Rajoelina. Le 17 novembre dernier, il était parmi les mutins qui ont tenté de prendre le pouvoir. Actuellement incarcéré dans l’attente d’un procès, il a donc écrit ces révélations en prison.

Ces révélations sonnent comme une vengeance et sont à prendre avec des pincettes mais Marc Ravalomanana s’est engouffré dans la brèche et a porté plainte pour coup d’Etat. Pourtant, c’est bien lui, le président évincé qui a été condamné pour la tuerie du 7 février 2009 , ainsi que 14 autres personnes.

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