A Zarzis, selon les habitants, les premiers départs ont commencé dès le 14 janvier, dès la fuite de Ben Ali. Avec lui, la peur de la police et de la répression ont disparu, ouvrant la voie à l’immigration clandestine vers l’Italie.
L’Italie, ce mot est sur toutes les lèvres, des jeunes comme des plus anciens. Tous racontent les mêmes scènes ces derniers jours.
Des centaines de personnes, défilant dans le port de cette petite citée balnéaire du sud tunisien, pour embarquer sur de modestes navires de pêche. Des embarcations achetées aux pêcheurs, par des passeurs qui monnaient la traversée entre 1 000 et 2 000 euros, pour rentabiliser leur investissement.
Dans les rues de Zarzis, les récits de noyades, de naufrages d’embarcations surchargées, rythment les discussions, ce qui n’empêche pas de nombreux jeunes de rêver encore d’Europe pour fuir le chômage et la misère.
Au début, ces bateaux partaient la nuit. Mais selon les habitants, très vite ils ont commencé à partir en plein jour, au vu et au su de tous, même de l’armée. L’armée, désormais déployée dans la ville, elle, contrôle tous les accès du port, pour empêcher d’autres clandestins de prendre la mer à nouveau.
Mais à en croire les habitants, les départs continueraient à partir d’autres villes, moins contrôlées comme Gabès ou Bizerte plus au nord.