Bernard Ntaganda avait été arrêté le 24 juin 2010 après avoir annoncé sa candidature à l'élection présidentielle, prévue pour le mois d'août. Alors qu'une autre opposante Victoire Ingabiré était, elle aussi, interdite de se présenter, et qu'un troisième, André Kagwa Riserweka était retrouvé mort à la mi-juillet.
Paul Kagamé s'est donc retrouvé sans véritable rival, et s'est fait triomphalement réélire au mois d'août. Tout comme Victoire Ingabiré, Bernard Ntaganda a été accusé de divisionnisme et d'appel à la haine ethnique.
Deux journalistes condamnés la semaine dernière
Selon le procureur qui avait requis dix ans contre lui, « le fait de dénigrer l'autorité de l'Etat peut mener la population à se soulever ». Mais Amnesty International dénonce la tendance à la criminalisation de l'opposition et réclame la libération inconditionnelle de Bernard Ntaganda.
Selon l'organisation de défense des droits de l'homme, « la tendance croissante au Rwanda à condamner les individus pour atteinte à la sécurité nationale parce qu'ils ont critiqué le gouvernement est profondément préoccupante ». La semaine dernière deux journalistes rwandais, Agnès Uwimana et Saidati Mukakibibi, ont été condamnés respectivement à dix-sept et sept ans de prison pour avoir publié des articles critiques envers le pouvoir à la veille des élections.