Le tribunal administratif de Versailles a sèchement renvoyé le préfet de l'Essonne à ses obligations : délivrer un titre de séjour à Agathe Habyarimana. Car l'arrêté préfectoral obligeant la veuve de l'ancien président rwandais à quitter le territoire était entaché d'irrégularités. Balayé également, l'argument selon lequel Agathe Habyarimana constituait une menace à l'ordre public. Droit et arrière-pensées politiques, souligne Philippe Meilhac son avocat, ne font indéniablement pas bon ménage.
« La décision du tribunal revient à considérer que la situation de Madame Habyarimana en France est parfaitement connue de tous et ne peut pas justifier autre chose qu’un titre de séjour », explique Me Meilhac et il ajoute : « Malheureusement on a constaté que le préfet de l’Essonne faisait un "traitement de défaveur" pour des raisons que nous pouvons peut-être deviner et qui ont une connotation forcément politique ».
Si sur le plan administratif la situation d'Agathe Habyarimana s'éclaircit donc, au niveau pénal en revanche, sa position est plus délicate. Elle est accusée par les autorités rwandaises de génocide et crimes contre l'humanité et Kigali demande toujours son extradition. Placée sous contrôle judiciaire, Agathe Habyarimana doit prochainement comparaître devant la Cour d'appel de Paris chargée de statuer sur la demande du Rwanda.