Les paradis fiscaux et les dégâts qu’ils causent sur les économies des pays du Sud, il en a également été question le 8 février 2011 dans la conférence de presse de l’écologiste Eva Joly. L’ancienne juge spécialisée dans les affaires financières a dénoncé l’utilisation par les grands groupes de paradis fiscaux, comme l’Ile Maurice, avec des conséquences désastreuses pour d’autres Etats, entre autres africains, victimes de ces fraudes.
La députée européenne a notamment cité le cas de la Zambie. « La Zambie exporte du cuivre. En 2008, lorsque j’y travaillais, la valeur de l’export était de l’ordre de 3 milliards mais la Zambie n’en tirait que 50 millions de dollars de bénéfices, a-t-elle affirmé. On s’est aperçu que plusieurs mines exportaient le cuivre à un prix inférieur au prix du marché, de l’ordre de 30%. Sur le papier, le cuivre était exporté à l’Ile Maurice et à partir de l’Ile Maurice, revendu évidemment au prix du marché, a-t-elle précisé. Conséquence: le bénéfice n’est pas fait dans le pays où vous opérez mais il est fait dans un paradis fiscal où il y a une réduction d’impôts très forte. »
Les paradis fiscaux sont « des armes de destruction massive pour le développement des pays pauvres » a dénoncé la députée européenne, qui s'associe à une campagne mondiale pour faire pression sur les multinationales et les amener à plus de transparence sur leurs activités.
« Les pays développés peuvent supporter un certain pourcentage de fuites. Les pays pauvres ne peuvent pas, a-t-elle expliquée. C’est pourquoi, il y a des exigences minimales que nous devons obtenir tous ensemble. Les multinationales doivent déclarer, pays par pays, leur chiffre d’affaires, le nombre de salariés, ce qu’elles y ont gagné et les impôts acquittés. »