Procès Charles Taylor : dernière étape avant le jugement

C'est l'heure du réquisitoire, dans le procès Charles Taylor. A La Haye, le procureur de la Cour spéciale pour la Sierra Leone prend la parole ce mardi 8 février avant les plaidoiries de la défense demain mercredi. Après 4 ans de procédure, c'est la dernière étape avant le jugement, qui devrait être prononcé d'ici 4 à 6 mois. L'ancien homme fort du Libéria est poursuivi pour crimes de guerre et crimes contre l'humanité parce qu'accusé d'avoir soutenu, armé, financé les rebelles du RUF pendant la guerre civile en Sierra Leone, dans les années 1990.

Avec notre envoyée spéciale à La Haye, Sarah Tisseyre

Charles Taylor est-il responsable des crimes commis en Sierra Leone par les rebelles du RUF ? C'est la question au coeur du procès de l'ex-président du Libéria depuis près de 4 ans. Pour le procureur, la réponse est oui. Brenda Hollis le rappellera dans son réquisitoire : d'après l'accusation, Taylor a planifié la création du RUF, Front révolutionnaire uni, dès les années 1980 avec Foday Sankoh, puis il a soutenu, financé, armé les rebelles en échange de diamants sierra-léonais ; avec l'influence et le contrôle qu'il avait sur eux, il ne pouvait ignorer les crimes commis par les rebelles.

La défense, elle, assure au contraire que Charles Taylor a usé de son influence pour tenter de pacifier la région en jouant les médiateurs entre factions, ou en intervenant pour faire libérer des casques bleus enlevés par les rebelles du RUF.

D'après ses avocats, l'ex-président libérien est un bouc émissaire, victime d'un procès politique, et des puissances occidentales qui voulaient l'écarter du pouvoir. La défense brandira certainement deux télégrammes diplomatiques américains révélés par Wikileaks et versés au dossier.

Dans l'un d'entre eux, l'an dernier, les diplomates s'inquiètent de l'issue du procès à La Haye et écrivent que « toutes les options légales doivent être étudiées pour s'assurer que Taylor ne revienne pas déstabiliser le Libéria ».

 

Partager :