Avec notre envoyée spéciale à Tunis, Léa-Lisa Westehoff
Devant la maison, le portail est ouvert dans le jardin une grande tente blanche, des tables et des fauteuils pour accueillir les dizaines de journalistes qui attendent leur tour. A l’intérieur, dans un salon, Rached Ghannouchi qui, une nouvelle fois rappelle qu’il n’a pas prévu de participer à la présidentielle :
« Non, ni moi ni mon parti ne participerons à l’élection présidentielle, mais notre parti pourrait participer aux élections législatives si nous avons confiance que ce scrutin est libre et démocratique. Nous ne participerons pas à la présidentielle parce que nous avons été absents de la scène politique pendant vingt-trois ans, et à ce stade notre priorité n'est pas de gouverner mais de rebâtir un parti ».
La priorité donc est de reconstruire le parti et reconquérir le cœur des Tunisiens après vingt-trois ans passés dans la clandestinité. Rached Ghannouchi s’est voulu rassurant hier, quant à l’islam qu’il incarne :
« Ceux qui ont peur, sont ceux qui sont victimes de l’ancien régime dictatorial qui a divisé les Tunisiens, monté les uns contre les autres et exclu toute possibilité de dialogue, nous leur disons que leurs peurs ne sont pas justifiées ».
« Laissez-nous une chance d’avoir un parti, de parler en notre nom. Nos livres et nos écrits parlent pour nous et sont les meilleurs guides de ce que nous pensons ».
Rached Ghannouchi saura-t-il convaincre qu’il est plus proche du parti turc que d’un mouvement plus conservateur ? Le leader tunisien a en tout cas multiplié les déclarations en ce sens hier.
Alors que l'ancien président déchu Ben Ali se trouve en exil en Arabie Saoudite. L'Union européenne a décidé le 31 janvier de geler ses avoirs et ceux de son épouse. Un engagement désormais clair des pays européens pour accompagner la transition tunisienne.