En Egypte la rue reste mobilisée et demande le départ de Hosni Moubarak

En Egypte, les promesses de Hosni Moubarak hier n'ont pas convaincu. Ce 29 janvier depuis le début de matinée, des milliers d'Egyptiens se rassemblent dans les rues du Caire réclamant de nouveau la démission du chef de l'Etat. Des témoins signalent aussi des heurts entre manifestants et police dans la ville d'Ismaïliya. Dans son discours en direct à la télévision, le président Moubarak s’est engagé à de nouvelles réformes, mais n’a pas évoqué son départ. Ce matin, la chaîne al-Jazira fait état de plus de 20 morts à Alexandrie et selon une source hospitalière 30 corps ont été amenés le 28 janvier dans un hôpital du Caire.  

 Un nouveau gouvernement pour continuer sur la voie des réformes, c'est ce que promet Hosni Moubarak. « Nous allons prendre de nouvelles mesures pour plus de démocratie, plus de liberté, réduire le chômage et améliorer le niveau de vie de la population», dit-il.

Le président égyptien reprend ainsi les revendications scandées dans la rue depuis plusieurs jours. Hosni Moubarak dit comprendre les aspirations de son peuple. En revanche, il reste ferme sur la sécurité.

A plusieurs reprises dans son discours, il condamne les violences et les destructions : «Je ne tolèrerai pas ces actes qui font peur à la population», rappelant qu'il est le garant de la sécurité du pays. Pas de concession donc à ce niveau là, tout juste regrette-t-il en début d'intervention les « victimes innocentes ».

Au final, Hosni Moubarak fait sauter un verrou, en limogeant le gouvernement, mais iln'envisage à aucun moment de se retirer personnellement, après 30 ans de pouvoir, ni d'organiser des élections anticipées, alors que la prochaine présidentielle est prévue en septembre prochain.

Réactions

Washington a choisi vendredi de faire pression sur son allié egyptien. Barack Obama a appelé Hosni Moubarak à tenir ses promesses concernant les réformes politiques. Le président américain met également en garde les autorités égyptiennes contre la violence, après les manifestations de ces derniers jours qui ont été fortement réprimées.

De son côté, la chef de la diplomatie américaine, Hillary Clinton, a déclaré : « Nous sommes très inquiets de l'utilisation de la violence par les forces de police et de sécurité contre les manifestants et nous demandons au gouvernement égyptien de faire tout ce qui est en son pouvoir pour refréner les forces de sécurité en même temps nous appelons les manifestants à contrôler la violence et s'exprimer dans le calme. Nous encourageons le gouvernement égyptien à autoriser les manifestations et à revenir sur les mesures sans précédents qu'il a prise en coupant les communications »

« Le gouvernement  égyptien a besoin de comprendre que la violence n’éloignera pas le mécontentement. L’Egypte a toujours était un allié important des Etats-Unis.
Comme partenaires que nous sommes, nous croyons fermement que le gouvernement égyptien a besoin de s’engager immédiatement vis à vis de son peuple à faire les réformes économiques, politiques et sociales nécessaires
 », a ajouté Hillary Clinton.

Plus tôt dans la journée de vendredi, le porte-parole de Barack Obama avait laissé entendre que l'aide américaine à l'Egypte pourrait être remise en cause. « Nous réexaminerons notre assistance en fonction des évènements qui auront lieu dans les prochains jours », a déclaré Robert Gibbs.

De son côté, la chef de la diplomate européenne, Catherine Ashton, a appelé à la libération « immédiate et sans condition » des manifestants arrêtés.
 

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