Avec notre envoyée spéciale à Tunis,Léa-Lisa Westerhoff
Vers 16 heures 30, tout à coup, il y a eu des scènes de panique dans le centre-ville de Tunis. Des centaines de jeunes pour la plupart sont arrivés en trombe de la place de la Kasbah, les yeux rouges, certains montraient leurs blessures de coups de matraque. Il y aurait au moins cinq blessés, selon un médecin, mais sans doute un peu plus.
D’après les témoins, l’armée aurait, dans un premier temps, évacué l’esplanade devant le siège du gouvernement pour laisser la place aux forces anti-émeutes. Les policiers ont alors lancé des dizaines de gaz lacrymogènes et dispersé les manifestants à coups de matraque.
Ce soir, la place de la Kasbah était toujours inaccessible et l’air y était complètement irrespirable. Du coup, les manifestations se sont déplacées vers le centre-ville. Certains ont lancé des pierres vers la police.
Un calme précaire est revenu dans le centre-ville. Toutes les boutiques ont tiré leur rideau, mais tous les manifestants disent qu’ils comptent continuer à manifester et demander la démission du Premier ministre, Mohammed Ghannouchi, symbole du régime de Ben Ali, selon eux, quitte à revenir demain s’il le faut.