Dans sa lettre ouverte, le chef de la diplomatie nigériane ne ménage pas Laurent Gbagbo. Mais dans le même temps, Odein Ajumogobia offre un répit au pensionnaire du palais présidentiel. L'adoption d'une résolution du Conseil de sécurité des Nations unies sur une question aussi sensible est en effet susceptible de prendre plusieurs semaines.
Cependant, cette déclaration du ministre nigérian n'est pas une volte face. Selon nos informations, dès la fin décembre 2010, dans la foulée de la réunion des chefs d'Etat de la Cédéao, Abuja a fait passer le message au siège des Nations unies qu'une action militaire ouest-africaine devra au préalable recevoir l'aval de l'ensemble de la communauté internationale. A travers cette requête, le Nigeria, fer de lance de cette éventuelle opération, tient en fait à se protéger contre de possibles condamnations ultérieures.
Pour l'heure, la Russie apparait comme le membre permanent du Conseil de sécurité le plus défavorable à toute opération armée en Côte d'Ivoire. Mais selon une source diplomatique, tout dépendra des conclusions du sommet de l'Union africaine. « Si l'UA s'aligne clairement sur la position de la Cédéao, ni la Russie, ni la Chine n'oseront bloquer une résolution à l'ONU », explique cette source.
Conscients de l'importance de ce sommet, Alassane Ouattara et Laurent Gbagbo ont ces derniers jours tous les deux dépêchés des émissaires pour amener les leaders du continent sur leurs positions respectives.