Pour les exportateurs étrangers implantés en Côte d'Ivoire, la situation actuelle est un véritable casse-tête. Ils subissent la pression physique du clan Gbagbo et la pression financière de la communauté internationale.
Or, s'ils ont pu continuer leur activité ces derniers temps, il semble de plus en plus clair qu'ils vont être obligés de l'interrompre. D'abord parce que les sanctions européennes portent leurs fruits. Elles empêchent ces entreprises exportatrices, dont la plupart ont des implantations européennes, de payer les taxes à des institutions ivoiriennes qui sont visées par les sanctions européennes. Ce qui bloque les dossiers d'exportation.
Les multinationales ont tout à perdre d'une victoire de Laurent Gbagbo
Mais plus largement, les multinationales installées en Côte d'Ivoire ont tout à perdre d'une victoire de Laurent Gbagbo. Ces grandes entreprises craignent la politique économique que ses partisans promettent d'appliquer : sortie de la zone CFA, expulsion des multinationales.
Ces entreprises vont donc se plier à la demande d'Alassane Ouattara et cesser d'exporter le cacao ivoirien. Mais elles pourraient continuer à acheter leurs fèves aux intermédiaires et aux paysans ivoiriens et à les stocker près des ports d'Abidjan et de San Pedro.
Dans le camp Gbagbo, les réactions, rapportées par l'AFP, ne se sont pas faites attendre. Le porte-parole du gouvernement, Ahoua Don Mello, a ainsi déclaré que l'annonce «n'aura effet sur le terrain» tandis que son collègue du Budget dénonçait «une affaire purement commerciale», accusant un proche d'Alassane Ouattara de profiter de la hausse des cours consécutive à sa demande de stopper les exportations. Sur ce point, lire ici la chronique des matières premières consacrée à l'affolement des marchés lundi 24 janvier 2011.