La première annonce et sans doute la plus importante, c’est celle de la création de 300 000 emplois d’ici la fin de l’année prochaine, en plus des 50 000 déjà annoncés. Le président Ben Ali a aussi promis d’embaucher, d’ici 2012, tous les diplômés au chômage depuis plus de deux ans.
Dè ce mardi 11 janvier, des dizaines de chômeurs ont donc prévu de s’inscrire sur ces listes dans l’espoir de faire partie de cette vague d’embauche.
En moyenne chaque année en Tunisie, 100 000 diplômés arrivent sur le marché du travail. Créer ces emplois pourrait donc résorber le nombre de chômeurs en attente, mais cela ne suffira pas à régler le problème sur le long terme.
Au delà de la difficulté à trouver un travail, ce que beaucoup de jeunes dénoncent c’est surtout une inégalité des chances, ce sentiment qu’on ne peut arriver à rien si on n’a pas les bons contacts ou des pistons.
Selon ces jeunes, l’ascenseur social est en panne et seule une infime partie du pays s’accapare les richesses. Plus que la création d’emplois c’est donc ce sentiment là qui risque d’être difficile à corriger.
L'annonce la création de 300 000 emplois d'ici 2012 a de quoi laisser sceptique, mais pour le Tunisien Medhi Houas -patron d'une société internationale de conseil en nouvelles technologies - cela est jouable. Avec 30 autres patrons d'entreprises implantées en Tunisie ou à l'étranger comme lui, il réfléchit depuis un an et demi au sein d'un comité gouvernemental tunisien à la meilleure manière d'absorber la main d'oeuvre formée dans les universités.
Selon Medhi Houas, les nouvelles technologies ou les services peuvent créer en Tunisie 70 000 emplois dans les services téléphoniques ou le mobile banking (paiement par téléphonie). D'autres secteurs sont à exploiter, comme la médecine et les énergies renouvelables selon Medhi Houas.
L'opposition ne l'entend pas de cette oreille
Certains leaders politiques profitent de ce mouvement pour réclamer le respect des libertés. Le premier secrétaire du mouvement Ettajdid, l'ex-parti communiste, appelle le président Ben Ali à cesser la répression.
La communauté internationale s'inquiète de ces troubles qui ont fait entre 14 et plusieurs dizaines de morts selon les sources.
Pour sa part, l'Union européenne, par les voix de sa Haute représentante pour les Affaires extérieures, Catherine Ashton, et du Commissaire chargé de l'Elargissement, Stefan Füle, ne cache pas ses craintes sur la situation en Tunisie. Les Européens veulent une enquête afin de savoir ce qui c'est passé lors des manifestations.
Le secrétaire général de l'ONU, Ban Ki-moon, dénonce aussi l'escalade de la violence entre les manifestants et les forces de l'ordre, et réclame le respect de la liberté d'expression.
A consulter les revues de presse du 11 janvier 2011 :