Selon le président du Nigeria, Goodluck Jonathan, président en exercice de la Communauté économique des Etats d’Afrique de l’ouest (CEDEAO), « on est dans l'impasse... mais le dialogue continue ». Il commentait ainsi, ce mardi 4 janvier 2011, la visite à Abidjan, lundi 3 janvier 2011, des quatre émissaires africains qui ont rencontré Laurent Gbagbo et Alassane Ouattara.
Les quatre émissaires africains de la CEDEAO et de l'Union africaine (UA) ont quitté lundi soir Abidjan. Ils avaient rencontré dans la journée, le président sortant Laurent Gbagbo et le président élu, reconnu par la communauté internationale, Alassane Ouattara. Leur message était toujours le même: Laurent Gbagbo doit quitter le pouvoir.
Ce mardi matin, 4 janvier, les présidents sierra léonais, béninois et cap verdien – Ernest, Koroma, Yayi Boni et Pedro Ires- ainsi que le Premier ministre kényan Raila Odinga se sont retrouvés à Abuja. Ils ont échangé avec le président en exercice de la CEDEAO, le président nigérian Goodluck Jonathan. Selon ce dernier, « on est toujours dans l'impasse... mais nous dialoguons ».
Après cette deuxième visite des émissaires africains il n’y a pas eu de décision révolutionnaire, mais une assurance: le dialogue continue. « Nous allons revenir », c’est la déclaration que le président béninois Yayi Boni a fait lundi soir, à l’issue de ses entretiens avec Laurent Gbagbo, puis Alassane Ouattara. Mais, hormis cette phrase, les émissaires de la CEDEAO et de l’UA ont quitté Abidjan sans annoncer la moindre avancée dans la résolution de cette crise.
Et, puis, ce mardi matin à Abuja, avant d’aller rendre compte de leur mission à Goodluck Jonathan, le président en exercice de la CEDEAO, le Premier ministre kényan Raila Odinga a précisé qu’il avait eu des « discussions utiles » avec les deux parties : « C’est un début. Davantage d’efforts vont devoir être faits pour obtenir la paix ». Cela signifie concrètement qu’aucun accord n’a encore été trouvé.
Le Premier ministre Odinga avait également avancé que les deus rivaux, Laurent Gbagbo et Alassane Ouattara, auraient accepté de se rencontrer. Démenti immédiat du camp Ouattara qui précise avoir « catégoriquement rejeté» cette proposition. Le seule rencontre possible entre les deux hommes ne peut se faire qu’à l’occasion d’une passation de pouvoirs entre le président sortant et le président élu.
On attend, en fait, que la CEDEAO fasse part de la marche qu’elle entend désormais suivre, pour mettre un terme à cette crise politique. Mais, quoiqu’il en soit, la perspective de nouvelles discussions à Abidjan, avec les émissaires de la CEDEAO et de l’UA, laisse entendre clairement que toutes options diplomatiques ne sont pas encore épuisées. Des discussions qui se poursuivent.
Cela pourrait donc signifier une légère inflexion dans le discours de la CEDEAO qui menaçait, la semaine dernière, de recourir à la « force légitime », si le président sortant refusait de quitter le pouvoir. Une option militaire qui ne semble donc plus à l’ordre du jour, à tel point qu’Abraham Doukouré, le représentant de la CEDEAO en Côte d’Ivoire, a précisé dernièrement qu’il n’était plus question de déposer un ultimatum, comme mardi dernier, tant que les discussions vont se poursuivre.