Le ménage a commencé, il y a quelques jours, avec la suspension du secrétaire général et de trois agents de la municipalité de Sidi Bouzid. Un des employés avait eu une altercation avec un jeune qui souhaitait déposer une plainte faute d’être entendu ; le jeune vendeur de légume s’est immolé par le feu et a donné, malgré lui, le signal d’un vaste mouvement de contestation nationale.
Aujourd’hui, c’est le gouverneur qui fait les frais des événements et qui vient d’être limogé tout comme ceux des villes de Jendouba et de Zaghouan. Leur reproche-t-on de ne pas avoir maîtrisé à temps la grogne des habitants ou s’agit-il d’une simple mesure d’apaisement ? Aucune explication n’a été donnée.
Mercredi plusieurs ministres avaient perdu leur portefeuille, notamment celui de la Communication Oussama Romdhani, qui était aux manettes de ce secteur depuis quinze ans. Son départ a été réclamé par le PDP, Parti démocratique progressiste. Pour cette formation d’opposition il est l’un des deux responsables, avec le ministre de l’Intérieur, toujours en poste, de la dégradation de la situation.
Face à l’étendue du mouvement, l’opposition à plaider jeud 30 novembre pour des solutions radicales. « Il ne s’agit pas de cas isolé ni d’une crise conjoncturelle », ont insisté plusieurs leaders, qui réclament une révision des choix politiques, économiques et sociaux.