« Si vous choisissez l'unité, bienvenue. Si vous choisissez la sécession, bienvenue aussi ». Omar el-Béchir a joué la carte de l'ouverture à l'égard des Sud-Soudanais appelés à voter début janvier. Dans son discours, le président soudanais s'est placé dans la perspective d'un OUI au référendum, et donc d'une indépendance du Sud qu'il qualifie déjà d'«Etat frère».
Quel message se cache derrière ces propos en apparence bienveillants ? Faut-il y voir un discours réaliste à quelques jours d'un scrutin dont l'issue ne fait guère de doute ou des propos plus stratégiques ? Il y a quelques jours, son assistant Nafie Ali Nafie avait reconnu que la sécession était probable, car tous les efforts pour maintenir l'unité avaient échoué.
On sait cependant que les discussions préparatoires au référendum qui se sont déroulées depuis le mois de juillet ont été compliquées et que dans l'entourage d'Omar el-Béchir, la tendance était plutôt à freiner des quatre fers pour éviter une indépendance totale du Sud, riche en pétrole.
Il y a une dizaine de jours, Omar el-Béchir avait d'ailleurs opté pour un ton plus provocateur. Il avait prévenu qu'en cas de sécession, la loi islamique deviendrait la seule source de la constitution. Plus question de diversité culturelle ou ethnique, avait-il ajouté, faisant planer la menace d'une radicalisation du Nord en cas d'indépendance du Sud.