En RDC, le procès des assassins présumés de Chebeya patine

La troisième journée d’audience du procès des assassins présumés de Floribert Chebeya, défenseur des droits de l’homme et de son chauffeur Fidèle Bazana, s’est tenue le 10 décembre 2010 à la prison de Makala, dans la capitale de la République démocratique du Congo. Dans le box des prévenus : cinq policiers. Aucune avancée significative n’a été enregistrée. Les avocats des victimes reprochent aux juges militaires leur manque d’indépendance, et exigent toujours la comparution en Haute Cour de John Numbi, chef de la police au moment des faits.

Pendant plus de quatre heures, les avocats des parties civiles ont ferraillé avec les magistrats, pour demander la comparution du général Numbi en Haute cour. On a longuement débattu sur un document signé d’un procureur militaire, où une main mystérieuse a maladroitement effacé le mot «Haute» pour ne laisser que «Cour militaire».

Les avocats des victimes ont harcelé le juge pour qu’il fasse preuve d’indépendance en faisant inculper le général. Parmi eux, Maître Richard Bondo : « Nous demandons effectivement aux juges de s’assumer. Ils doivent se réjouir de cette indépendance et aller au bout ».

La présence dans la salle du directeur de cabinet du général Numbi a été remarquée. Du côté de la défense, on clame toujours l’innocence des cinq policiers dans le box. C’est ce que réaffirme Maître Didier Dimina, un de leur défenseurs : « Il faut présenter les vrais prévenus, les vrais coupables, et non pas chercher des victimes expiatoires. La justice doit continuer, mais avec de vrais coupables ». Et si le règlement du dossier judiciaire patine, selon Maître Didier Dimina, « Justement, c’est le fait que cela ait été fait dans la précipitation, et que les vrais responsables ne sont pas ici. C’est pourquoi ça patine ».

Une prochaine audience est annoncée pour le jeudi 16 décembre.

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