Suspension temporaire du procès des meurtriers présumés du militant des droits de l’homme Floribert Chebeya

Le procès tant attendu des assassins présumés de Floribert Chebeya s'est ouvert ce vendredi matin 12 novembre 2010 à Kinshasa devant un tribunal militaire. Le procès a été suspendu jusqu’au 3 décembre prochain. En effet le public est venu nombreux, trop nombreux pour les capacités du tribunal. A tel point qu’il va falloir trouver une autre salle d’audience d’ici la reprise des audiences.

Cinq policiers sont entendus après la mort de ce défenseur des droits de l'homme. Floribert Chebeya, 47 ans, le leader de « La Voix des Sans Voix », avait été retrouvé mort le 2 juin dernier dans sa voiture, dans la capitale congolaise. Quant à son chauffeur, Fidèle Bazana, il a disparu et on ne l'a jamais retrouvé.

L’audience s’est terminée en début d’après-midi au tribunal militaire de Gombe et la prochaine audience a été renvoyée au 3 décembre, car les conditions d’exercice de la justice dans ce petit tribunal sont quasiment impossibles. En tout cas, ce vendredi matin, avec deux heures et demie de retard, cette audience a commencé par la présentation des différents inculpés : cinq policiers. Et, ensuite, l’appel des témoins.

Et, à la surprise générale, est arrivé le général John Numbi qui est cité comme témoin dans ce procès. Il ne pouvait pas être entendu comme accusé, puisqu’il est général et que ce tribunal ne peut juger au dessus du grade de colonel. Mais le général John Numbi, le chef de la police congolaise, considéré par les associations de défense des droits de l’homme comme le suspect numéro un, est venu en tout cas se présenter comme témoin. Il est venu spécialement de Lumumbashi, ce mercredi matin.

Le procès s'est ouvert dans des conditions difficiles

La salle d'audience était trop petite. Elle fait 40 m² et ne dispose que de 40 places assises. Les deux heures et demie de retard ont été consacrées à faire entrer 100 personnes, dans une salle de 40 places assises. Les conditions de travail sont véritablement épouvantables pour tous. Des parties civiles, des avocats, des observateurs, des journalistes se sont pressés dans la salle. Et de nombreuses autres personnes, directement intéressées dans le déroulement de ce procès, ont dû rester à l’extérieur, sans sonorisation.

Il a donc été décidé de renvoyer le procès au 3 décembre 2010, le temps de trouver une autre salle pouvant accueillir suffisamment de personnes. Le choix se portera, soit sur la prison de Makela, où les accusés sont détenus, soit, peut-être, à la cour d’appel de Kinshasa, si elle est libre ce jour-là.

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