Depuis la fin du scrutin et le début du dépouillement on assiste à une bataille juridique entre les deux candidats. C’est d’abord l’alliance Cellou Dalein Diallo, qui avait, dès le lendemain du vote ouvert les hostilités, en demandant à la commission électorale l’annulation du vote dans les préfectures de Siguiri et Kouroussa, affirmant que ses délégués n’avaient pas pu s’y rendre.
Le camp adverse avait tout d’abord rétorqué que rien n’empêchait Cellou Dalein Diallo d’envoyer ses délégués. Il y avait même eu un protocole d’accord signé la veille du vote entre les deux hommes, avance le camp d’Alpha Condé pour qui cette absence ne saurait justifier une annulation du vote de ces deux préfectures.
Mais hier soir, deuxième rebondissement : l’alliance d’Alpha Condé dépose un recours, pour demander à son tour l’annulation du vote de plusieurs préfectures du Fouta, le fief de son adversaire. Il s’agit des préfectures de Labé, Mali, Gaoual, Koundara et Télimélé. L’Alliance Arc-en-ciel affirme que ses délégués y ont subi des pressions et parfois des violences.
Il faut voir dans cette bataille juridique, le fait que le match s’annone serré entre les deux candidats. Chaque bulletin compte et tout est bon pour affaiblir l’adversaire.
L’arbitre de ce match s’appelle Siaka Sangaré, le président de la CENI. Il a le pouvoir de faire annuler des procès verbaux des bureaux de vote qu’il juge douteux, et le général malien est dans l’obligation d’examiner toutes les requêtes déposées par les candidats et c’est bien évidemment ce qui ralentit considérablement l’annonce des résultats provisoires nationaux.