Guinée-Bissau : le retour de «Bubo », un échec pour la communauté internationale

Le contre-amiral Bubo Na Tchuto va reprendre la tête de la marine bissau-guinéenne. Un décret présidentiel vient de procéder à sa nomination. Bubo Na Tchuto est considéré par le département américain du Trésor comme un des acteurs importants du trafic de drogue dans son pays. Ses éventuels actifs aux Etats-unis ont été gelés et le gouvernement américain interdit toute transaction avec lui.

En suggérant au président civil, Malam Bacai Sanha, de nommer Bubo Na Tchuto à la tête de la marine, les militaires bissau-guinéens l’ont obligé à faire un véritable affront à la communauté internationale. Car « Bubo », n’était pas tout à fait l’homme que les partenaires de la Guinée-Bissau souhaitaient voir revenir au cœur du système militaire.

Le contre-amiral est entouré d’une part de mystère, un mystère accentué par les conditions de sa fuite vers la Gambie, et par la mise en scène de son retour en décembre dernier, quand il est subitement réapparu dans les bureaux des Nations unies.

Bubo Na Tchuto a-t-il tenté de renverser le pouvoir en août 2008 ? Qu’elle a été son influence lors de son exil en Gambie ? Après son retour, quel rôle a-t-il joué dans la chute du chef d’état-major, José Zamura Inguta, le 1er avril dernier ?

Le département du Trésor américain est en tout cas certain d’une chose : Bubo Na Tchuto joue un rôle actif dans le narcotrafic en Guinée-Bissau. A ce titre, les autorités américaines ont gelé en avril dernier ses actifs dans leur territoire, et interdit toute transaction avec le militaire.

L’intéressé, lui, réfute ces accusations, d’une formule brève : « S’il y a des preuves, qu’on les présente ».
 

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