On le sait, à Bissau tous les coups sont permis. Actuellement, les phrases perfides et les accusations fusent de toutes parts au plus haut sommet de l'Etat, à tel point que l'on peut se demander si le pays n'est pas entré dans un nouveau cycle d'instabilité.
Le schéma est simple: le président Malam Bacai Sanha et son Premier ministre Carlos Gomes, bien qu'issus du même parti, sont en conflit ouvert.
Et lorsque le président affirme sur nos antennes que de hautes personnalités politiques actuellement en fonction sont impliquées dans l'assassinat de Nino Viera en mars 2009, tous les regards se sont immédiatement tournés vers Carlos Gomes. Celui-ci séjourne au Portugal depuis un mois et son absence provoque des débats.
Malam Bacai Sanha a d'ailleurs prévenu que « s'il ne rentrait pas, il faudrait trouver une solution », comprenez, le remplacer. La présence de Carlos Gomes au Portugal inquiète le président. En effet dans son entourage, on fait le lien entre cette présence et une campagne médiatique très violente dans les médias portugais contre Malam Bacai Sanha, accusé par certains sites d'information d'être impliqué dans le trafic de drogue.
«Assassin», « trafiquant de drogue », les accusations fusent et pendant ce temps là, Bubo Na tchuto compte les coups. Le nouvel homme fort de l'armée, tout juste blanchi par la justice d'une accusation de tentative de coup d'Etat compte bien récupérer le poste stratégique de chef d'état-major de la marine. Et de là, observer la lutte entre les deux adversaires en attendant son heure.