Les juges de première instance accusaient le procureur de n’en faire qu’à sa tête. C’est pour cela qu’ils ont suspendu le procès Lubanga, il y a trois mois. A l'époque, les juges demandaient à Luis Moreno-Ocampo de divulguer l'identité d'un collaborateur congolais, un intermédiaire accusé par la défense d'avoir soudoyé et coaché des témoins à charge au cours de l'enquête en Ituri.
Le procureur de son côté refusait de céder. Il expliquait que c'était mettre cette personne en danger à Bunia, que sa communauté sur place allait le voir comme un traître, si elle apprenait qu'il avait participé à l'enquête contre Lubanga. Aujourd'hui, la chambre d'appel estime que ce bras de fer entre les juges et le procureur ne justifiait pas de suspendre purement et simplement le procès. Elle ordonne sa reprise, et le maintien de l'accusé en prison.
Pas de commentaire de la défense. Le procureur, Luis Moreno-Ocampo, lui, se réjouit d'autant qu'il annonce aussi avoir obtenu gain de cause sur les questions de sécurité qu'il soulevait : « Notre problème, c'était de protéger un de nos intermédiaires. Mais ces questions de sécurité ont été résolues. Il bénéficie d'une protection maintenant, donc nous allons divulguer son identité. Nous le ferons lundi 11 octobre ».
Toutes les parties ont rendez-vous lundi 11 octobre à La Haye pour fixer la date de la reprise du procès.