Le Nord et le Sud du Soudan se livrent à une guerre de communication. Les deux camps multiplient les accusations et les menaces à trois mois de la tenue du référendum sur l'indépendance du Sud-Soudan.
Jeudi 7 octobre, à Khartoum, le porte-parole de l'armée soudanaise a affirmé que les forces militaires sudistes avaient concentré des troupes dans l'Etat du Nil Blanc et avaient même traversé une zone contestée à la frontière Nord-Sud. Violation qui, aux yeux de Khartoum, pourrait compromettre la tenue du référendum.
Réponse du berger à la bergère, le chef sudiste Salva Kiir a annoncé jeudi soir que le Sud-Soudan pourrait organiser seul le référendum si les autorités du Nord continuaient de retarder l'organisation du scrutin du 9 janvier 2011.
Omar el-Béchir ne rencontre pas la délégation
C'est dans cette atmosphère de tensions politiques que la délégation du Conseil de sécurité tente de convaincre les deux parties de tenir les délais et d'accélérer les négociations sur des questions cruciales. Celle de la démarcation de la frontière Nord-Sud, qui pose problème dans plusieurs Etats, et celle du partage des ressources pétrolières, qui se trouvent pour plus des deux tiers au Sud-Soudan.
Les diplomates sont ce vendredi 8 octobre à Khartoum, où ils ne rencontreront pas le président soudanais. Omar el-Béchir, toujours sous le coup d'un mandat d'arrêt de la Cour pénale internationale (CPI), s'est opportunément envolé pour participer samedi 9 octobre à un sommet arabe en Libye.